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Publié par Docteur Henri-Michel PORTE

Il y a dix-huit mois H1N1 allait décimer la population parmi les plus jeunes et les femmes enceintes ;  le virus devait continuer à sévir  l’hiver suivant en même temps que la grippe saisonnière ; des millions de doses inutilisées ont été gaspillées ; par un gestion inconséquente et une communication désolante, notre Ministre de la Santé d’alors a obtenu l’effet inverse : perte de confiance de la population, et défiance vis-à-vis de cette vaccination pourtant conçue avec rigueur dans l’urgence mais présentée dans l'imaginaire collectif, comme expérimentale et risquée ; les médecins de famille, habituellement en première ligne, relais et effecteurs des actions de Santé Publique, n’ont pas été impliqués ; cette population médicale elle-même  qui aurait dû être associée pour accompagner cette vaccination contre  H1N1, a été mise à l’écart, et de fait s’est mise en retrait ; un an est passé et l’épidémie attendue ne s’est pas manifestée avec l’ampleur initialement prévue.

À l’entrée de l’automne 2010, les médecins s’apprêtaient comme chaque année à vacciner leurs patients les plus fragiles…

Habituellement grâce à cette politique de vaccination antigrippale, dans leur patientelle, la plupart des  médecins généralistes constataient que peu de grippes au sortir de l’hiver s’étaient déclarées.

Trois mois après le début de cette campagne annuelle récurrente, moins de 50 % des patients ont accepté cette vaccination annuelle.

La souche de H1N1 a été ajoutée aux autres souches  variables annuellement, selon les mutations du virus de la grippe dans le monde pour constituer le vaccin antigrippal 2011 : la présence de cette souche H1N1 est vécue par les patents comme la présence du virus lui-même, donc dangereuse !

Nous avons beau expliquer qu’au contraire,  cette année, tout est rentré dans l’ordre et que ce virus nouveau est désormais banalisé par une vaccination efficace et sans danger, rien n’y fait.

La rumeur répandue par ignorance, la peur entretenue par des histoires de chasses erronées, les atermoiements du gouvernement et une campagne d’information déplorable ont ainsi fait reculer de plusieurs années la protection vaccinale de notre population notamment pour les plus fragiles et nous risquons d’avoir à faire face à une pandémie de grippe saisonnière plus importante que d’ordinaire avec des conséquences qui risquent d’être graves pour certains. 

Et pourtant ! Plus de personnes au sein d’une population seront vaccinées contre une maladie contagieuse, moins les contaminations seront effectives, et plus une maladie infectieuse reculera.

Docteur Henri-Michel PORTE

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